ATLASea : déjà 100 génomes marins séquencés !
En septembre 2025, le programme de recherche ATLASea a franchi la barre des 100 génomes marins séquencés.
Le programme ATLASea est un projet ambitieux visant à séquencer les génomes de 4500 espèces marines eucaryotes, représentant la diversité biologique des eaux françaises : mollusques, crustacés, annélides, cnidaires, ascidies, algues, éponges, poissons, etc.
Depuis son lancement en 2023, les missions d’échantillonnage pilotées par les équipes DIVE-Sea, premier maillon de la chaîne de production du programme, ont permis d'échantillonner plus de 2000 espèces marines, dont 762 ont été récoltées récemment lors des missions d’échantillonnage à la station marine d’Endoume en avril et juin 2025.
Du côté des équipes SEQ-Sea et BYTE-Sea, chargées pour l’une du séquençage et de l’assemblage des génomes et pour l’autre de leur mise à disposition, la barre des 100 génomes d’espèces marines séquencés vient d’être atteinte en septembre 2025. La centième espèce séquencée n’est autre qu’un nautile, espèce emblématique de la Nouvelle-Calédonie.
Retrouvez les génomes des espèces séquencées sur le portail ATLASea
Pourquoi séquencer les génomes d’organismes marins ?
Depuis l’aube de la vie, les organismes partagent en héritage d’avoir un génome. Le décryptage et la comparaison des génomes d’espèces marines sont fondamentales pour comprendre leur histoire évolutive depuis leurs ancêtres, leurs développements, leurs caractères spécifiques et adaptations aux différents écosystèmes.
Par ailleurs, la biodiversité marine est un enjeu particulièrement important car elle est mal connue mais pourtant cruciale pour les équilibres naturels, tant physico-chimiques (production d’oxygène, séquestration du carbone) que biologiques. À l’heure où cette biodiversité est soumise à une pression anthropique accrue, il est urgent de réaliser cet inventaire, afin d’anticiper les changements qui la menacent.
Enfin, l’analyse de ces données pourrait faciliter l’étude et l’utilisation de nouvelles molécules utiles en médecine ou en agronomie. Dans ce cadre applicatif, le programme a lancé en juillet 2025 son premier appel à projets, pour financer des projets qui utilisent ses informations génétiques pour identifier et étudier les voies de synthèse de molécules d’intérêt. Ainsi, ATLASea ouvrira un potentiel d’innovations dans de nombreux domaines, notamment pour la découverte de nouveaux antibactériens biosourcés, ou de procédés de dégradation du plastique par des organismes marins.