Yaël Grosjean

Starting Grants

Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation

UMR6265 (INRA/CNRS/ AgroSup Dijon, Université de Bourgogne Franche-Comté)

9E Bd Jeanne d'Arc

F-21000 Dijon

France

Lauréat d'une ERC Starting Grant 2012

Centre des sciences du goût et de l’alimentation (CSGA) - CNRS/INRA/Université de Bourgogne, Dijon

Après des études à l’Université de Bourgogne, Yaël Grosjean réalise un doctorat sous la direction de Jean-François Ferveur au laboratoire Développement et communication chimique chez les insectes (DCCI) à Dijon. Sa thèse, qu’il soutient en 2002, porte sur l’utilisation d’approches multidisciplinaires en génétique, biologie moléculaire, biologie cellulaire et sciences du comportement, pour étudier un mutant particulier du gène prospero, indispensable au bon développement du système nerveux chez la mouche Drosophila melanogaster. Convaincu par l’intérêt et la puissance du modèle drosophile dans la compréhension des secrets de la perception chimiosensorielle, il effectue dans la foulée un post-doctorat à cheval entre le laboratoire DCCI de Dijon et le laboratoire d’un spécialiste mondialement reconnu du système olfactif et gustatif de la drosophile, Reinhard Stocker, à l’Université de Fribourg en Suisse. En 2004, il rejoint l’équipe de David Featherstone à l’Université de l’Illinois à Chicago, où il travaille sur l’influence des cellules gliales sur le fonctionnement du système nerveux chimiosensoriel et musculaire, ainsi que sur la régulation d’un neurotransmetteur excitateur, le glutama­­te. Puis, en 2007, Yaël Grosjean retourne en Suisse et intègre le groupe de Richard Benton au Centre intégratif de génomique (CIG) de l’Université de Lausanne. Il s’intéresse alors à une nouvelle famille de récepteurs sensoriels olfactifs proches des récepteurs au glutamate, dont la perturbation peut modifier le comportement reproducteur des drosophiles mâles. Il est recruté au CNRS en 2010 comme chargé de recherche de première classe au CSGA, où il tente de comprendre comment les odeurs sont intégrées et interprétées au niveau du cerveau. Pour développer ses travaux et sa propre équipe, il obtient un financement de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et de la région Bourgogne. L’excellence de ses recherches est distinguée en 2012 par la Médaille de bronze du CNRS.

Glie, olfaction, nourriture et parade chez la drosophile (GliSFCo)

Dans le règne animal et plus particulièrement chez les insectes, l’odorat est un sens très développé. Complémentaire des signaux gustatifs, sonores et visuels, l’odorat apporte de nombreuses informations sur l’environnement et déclenche des comportements très variés comme la recherche de nourriture, la parade amoureuse ou l’alerte face à un danger. Les odeurs sont donc des composants importants de la communication sensorielle et de la survie des individus. Mais entre olfaction et action, que se passe-t-il ? Comment une simple odeur prend-t-elle un sens particulier dans le cerveau ? Pour répondre à ces questions, l’équipe de Yaël Grosjean utilise principalement la drosophile comme modèle d’étude neurogénétique. Les chercheurs étudient les centre nerveux de l’olfaction situés au plus profond du cerveau de cette mouche, afin de révéler le rôle ignoré mais fondamental des cellules gliales et des transporteurs du glutamate dans la perception chimio-sensorielle. Ils explorent également le rôle de la communication non-phéromonale chez la drosophile et chez deux espèces de moustique pour pouvoir mettre à jour les stratégies cellulaires et moléculaires pouvant être conservées chez ces insectes relativement proches d’un point de vue phylogénétique.