© Alexandre Darmon / Art in research

Mounia LaghaDirectrice de recherche CNRS à l'Institut de génétique moléculaire de Montpellier - IGMM (CNRS/Université de Montpellier)

Consolidator Grants

Mounia Lagha est une chercheure en biologie du développement s’intéressant principalement à la manière dont l’expression des gènes s’établit au cours de l’embryogénèse.
Mounia Lagha a obtenu son PhD en 2008 à l’Institut Pasteur à Paris sous la supervision du Dr. M. Buckingham et F. Relaix sur la myogenèse de la souris. Pour son post-doctorat, afin d’obtenir une vision plus mécaniste, elle change d’organisme modèle et étudie chez la drosophile la régulation transcriptionnelle au cours du développement dans le laboratoire du Dr. M. Levine (2010 – 2014) de l’Université de Californie Berkeley.
Depuis 2015, elle dirige l’équipe « régulation de l’expression des gènes au cours du développement » (www.laghalab.com) de l’Institut de génétique moléculaire de Montpellier (IGMM). Avec son équipe, elle cherche à comprendre les mécanismes de qui permettent l’allumage des gènes chez la Drosophile, lors des toutes premières heures de la vie d’un embryon, au moment où les cellules choisissent le destin qu’elles doivent adopter. En combinant de l’imagerie quantitative sur embryons vivants avec de la modélisation, l’équipe a pu décoder le rôle des séquences régulatrices du génome dans la coordination temporelle de l’activation des gènes et son héritabilité entre les cellules mères et leurs descendantes.
En 2014, Mounia Lagha reçoit le prix Claude Paoletti décerné par l’INSB, ainsi qu'un financement Atip-Avenir. En 2015, elle reçoit un financement Human Frontier Science Program et une ERC Starting grant. Le 24 novembre 2017, elle reçoit la médaille de bronze du CNRS.

Spatio-temporal coupling between transcription and translation dynamics during development: LightRNA2Prot

Le développement harmonieux d’un organisme pluricellulaire nécessite un contrôle de l’expression de ses gènes afin que les cellules puissent adopter un destin précis dans l’espace et dans le temps. Quels sont les mécanismes d'une telle précision ? À ce jour, cette question a été principalement examinée sous l’angle de la transcription. Cependant, la précision de la production d'ARNm n'est fonctionnellement pertinente que si elle conduit à une quantité précise de protéines.

Récemment, l’équipe dirigée par Mounia Lagha a réussi à visualiser où et quand des molécules uniques d’ARNm sont traduites en protéines dans un embryon. Cette avancée technologique a révélé une surprenante variabilité dans l’efficacité de traduction des ARNm en fonction de leur localisation dans la cellule. Le projet LightRNA2Prot vise à comprendre la fonction de la localisation des ARNm et leurs conséquences sur la traduction. Par ailleurs, LightRNA2Prot évaluera comment les événements nucléaires (co)-transcriptionnels impactent le contrôle traductionnel dans l'espace et dans le temps. Dans les cellules eucaryotes, transcription et traduction s‘effectuent dans deux compartiments cellulaires distincts et sont de ce fait généralement envisagées comme des processus indépendants. Les scientifiques questionneront cette indépendance grâce à de la microscopie à haute résolution dans un organisme vivant ainsi que des manipulations génétiques/optogénétiques pour disséquer les mécanismes en jeu. Combinées à la modélisation mathématique et à la caractérisation phénotypique, ces approches quantitatives fourniront une vision multi-échelle dynamique du contrôle de l'expression génique in vivo.