© Jean-Nicholas Guillo

Gilles MithieuxDirecteur de recherche CNRS

Advanced Grants

Formé en biochimie pendant son doctorat, puis en biologie cellulaire et en endocrinologie pendant sa formation post-doctorale, Gilles Mithieux s'est orienté vers le domaine du métabolisme du glucose. Il dirige actuellement un laboratoire de recherche de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale à Lyon, intitulé "Nutrition, Diabète et Cerveau", qui s’intéresse à la production endogène de glucose et son rôle dans le diabète. Gilles Mithieux et son laboratoire ont notamment découvert la fonction néoglucogénique de l'intestin, auparavant connue dans le foie et les reins. Ils ont ensuite démontré le rôle de la néoglucogenèse intestinale comme signal pour le cerveau, capable, sous l’influence de certains aliments (les protéines et les fibres) de réguler les sensations de faim et de satiété et l'homéostasie énergétique du corps entier. Cette découverte sera à l’origine du projet “IGN”.

 

Projet IGN : La néoglucogenèse intestinale, nouveau régulateur de l’homéostasie énergétique

L'obésité, le diabète et leurs complications ne cessent de progresser au plan mondial, ce qui compromet gravement la santé des populations. La production de glucose par notre propre corps peut être dérégulée et c’est une des raisons importantes de l'hyperglycémie du diabète. Trois organes contribuent à cette production de glucose endogène : le foie, les reins et les intestins. Les scientifiques du projet IGN ont découvert que la production intestinale de glucose (la «néoglucogenèse intestinale») a la capacité d'interférer favorablement dans le contrôle du métabolisme énergétique, en initiant un circuit intestin-cerveau relayé par les nerfs gastro-intestinaux. Ainsi, le projet IGN a trois objectifs. Premièrement, comprendre comment le cerveau détecte le signal quand le sucre est fabriqué dans nos intestins. Des données préliminaires suggèrent qu’une protéine, appelée SGLT3, serait nécessaire à la détection du glucose par les neurones présents dans l’intestin. De même, un neuromédiateur appelé « CGRPα » serait indispensable pour convoyer ce signal à travers le système nerveux jusqu’au cerveau. Les scientifiques utiliseront de nouvelles approches méthodologiques pour tester cette hypothèse et en comprendre les mécanismes. Le second objectif vise à comprendre le rôle de la néoglucogenèse intestinale chez les nouveaux nés. L’équipe de recherche évaluera si son activation pendant cette période de vie permet le bon développement des connexions neuronales et un contrôle optimal du métabolisme à l'âge adulte. L’idée est également ici de voir si ce bon développement permettra d’éviter la transmission de défauts métaboliques de la mère, lorsqu’elle est en situation d’obésité, vers le nouveau né. Le troisième objectif vise à identifier de nouveaux métabolites issus des aliments ou du microbiote intestinal, qui seraient capables d'activer la néoglucogenèse intestinale et ses effets bénéfiques dans le cadre d'une alimentation déséquilibrée. Cela ouvrira la voie à de nouvelles approches thérapeutiques de l’obésité et du diabète. Ainsi, le projet IGN permettra une meilleure compréhension du contrôle métabolique et offrira de nouvelles perspectives pour la prévention ou le traitement des maladies métaboliques et la préservation d'un vieillissement en bonne santé.