Nicolas Jullien, un ingénieur jamais avare de solutions

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Nicolas Jullien, ingénieur de recherche CNRS à l’Institut de neurophysiopathologie de Marseille1 , crée des outils de biologie moléculaire et de bioinformatique pour une recherche toujours plus fluide. Il est récompensé par la médaille de cristal du CNRS.

  • 1Unité Aix-Marseille Université/CNRS

Ingénieur en biologie moléculaire, Nicolas Jullien cultive depuis toujours l’art du détour utile. Dans les années 90, à ses débuts en recherche, il développe de nouveaux outils en biologie moléculaire et en informatique. Confronté aux limites des logiciels maison, il investit deux mois de salaire dans un ordinateur et apprend le codage en autodidacte. Un pragmatisme guidé par l’envie de rendre service qui ne l’a jamais quitté.

J’ai eu la chance de collaborer avec des chercheurs exceptionnels qui ont su stimuler mon envie d’apporter des outils concrets et utiles à l’avancement de la recherche
Nicolas Jullien, ingénieur de recherche CNRS

Il travaille d’abord en binôme avec des chercheurs, sur des drosophiles puis sur des cultures cellulaires humaines et murines. Avec Jean-Paul Herman, il développe des modèles de cellules immortalisées, jusqu’à soutenir en 2007 une thèse dédiée à la mise au point d’une forme innovante de recombinase CRE inductible. Il s’investit ensuite dans des projets translationnels sur les déficits hypophysaires, où il crée la base de données GENHYPOPIT pour l’aide au diagnostic.

En 2018, il rejoint l’INP après la fermeture de son laboratoire. Il rebondit rapidement en développant de nouveaux outils pour son équipe, comme l’édition génique via Crispr-cas9 ou encore des vecteurs viraux pour modifier le génome de cellules nerveuses.

Avec Mourad Mékaouche, il co-conçoit en 2020, LiCoRNE, un logiciel devenu incontournable dans les animaleries françaises. Face à des réglementations toujours plus strictes, il permet de gérer le suivi des compétences des expérimentateurs. Adopté par plus de 100 établissements, il offre au CNRS une alternative de choix aux solutions du marché. Nicolas Jullien en assure toujours le développement et l’animation nationale, dans une logique d’échange : « Je ne veux rien leur imposer, ce sont les utilisateurs qui font vivre l’outil. Je veille juste à ce qu’il reste pratique et adapté à leurs besoins ».

Le logiciel LiCoRNE montre que des solutions sont souvent déjà dans nos murs, à nous de créer les conditions pour les voir émerger
Nicolas Jullien, ingénieur de recherche CNRS

Désormais, il souhaite lancer PHENIX, un autre logiciel pour le suivi des pharmacies des animaleries. Il travaille également sur des modèles de cellules souches pluripotentes induites (iPS), pour mimer in vitro des pathologies neuronales et réduire le recours à l’animal. Des projets toujours guidés par cette idée : tout problème possède une solution qui n’a pas encore été trouvée.