Lionel Imbert, expert des protéines hors des sentiers cellulaires

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Lionel Imbert, récemment promu ingénieur de recherche CNRS à l’Institut de biologie structurale (IBS)1  à Grenoble, dirige la plateforme Cell-free, une structure unique en Europe sur l’expression acellulaire de protéines et d’ARNIl est récompensé par la médaille de cristal du CNRS.

  • 1Unité CEA/CNRS/Université Grenoble Alpes

En biologie structurale, tout commence par un échantillon. Et quand les méthodes classiques échouent, Lionel Imbert répond présent pour proposer des alternatives. Ingénieur de recherche à l’IBS, il est spécialiste des systèmes d’expression acellulaire qui permettent de produire des protéines en dehors de toute cellule vivante.

Il découvre la biochimie à Marseille avant de se spécialiser à Nancy en génie des protéines et biologie structurale. Il y travaille deux ans sur l’expression d’ARN, puis rejoint l’IBS en 2007 pour monter la plateforme d’expression Cell-free de production d’ARN et de protéines à grande échelle. Il y fait ses premières armes dans un domaine devenu sa spécialité.

J’aime relever des défis techniques, surtout sur des protéines complexes. Avec le cell-free, on arrive à synthétiser des protéines que l’on n’obtient pas autrement dans des systèmes bactériens
Lionel Imbert, ingénieur de recherche CNRS

Titularisé au CNRS en 2011, Lionel Imbert dirige aujourd’hui la seule plateforme de ce type en Europe ouverte à la communauté scientifique via l’Integrated structural biology Grenoble (ISBG)1  et les réseaux français et européens Frisbi et Instruct-ERIC. Grâce à ses procédés optimisés, il permet aux équipes de produire, en quelques jours, des échantillons autrement impossibles à obtenir. Ces derniers sont au cœur d’études structurales en spectroscopie RMN, cristallographie ou cryo-microscopie électronique. « Cette synthèse est la toute première brique. J’aime pouvoir débloquer des projets qui, sans cette alternative acellulaire, pourraient rester cantonnés au stade d’idée », souligne-t-il.

Lionel Imbert a aussi développé des stratégies de marquage isotopique très précises, simplifiant les études de grosses protéines par spectroscopie RMN. En parallèle de ces développements, il soutient une thèse en 2024 dans laquelle il a approfondi ces approches dans des collaborations nationales.

Homme de réseau et de transmission, il organise tous les deux ans une école pratique de marquage isotopique, enseigne dans des universités et écoles internationales et multiplie les actions pour faire connaître l’expression acellulaire. Engagé dans des projets européens, il accompagne aussi les chercheurs face à des défis émergents comme le design de protéines par intelligence artificielle, où le cell-free pourrait offrir des solutions de synthèse rapides pour leur évaluation.

  • 1Unité CEA/CNRS/EMBL/Université Grenoble Alpes
Faire une thèse me donne l’occasion de mener mes propres projets de recherche et d’aller au bout d’un parcours scientifique commencé 20 ans plus tôt
Lionel Imbert, ingénieur de recherche CNRS