Hommage à Jacques Seylaz

Institutionnel Neuroscience, cognition

Le CNRS rend hommage à Jacques Seylaz, spécialiste de la circulation sanguine cérébrale, ancien Directeur scientifique adjoint du Département des sciences de la vie du CNRS, disparu à la fin du mois d’août 2025.

Né en Suisse en 1939, Jacques Seylaz s’est d’abord formé à la physique (Université de Neuchâtel, 1962). À 23 ans, grâce à une bourse du Fonds national suisse de la recherche scientifique, il rejoint Paris pour entreprendre une thèse de doctorat en physiologie (1966) sur les mécanismes de contrôle de la circulation sanguine cérébrale. Dès lors, il consacre toute sa carrière à la circulation et au métabolisme du cerveau, ainsi qu’à la mise au point de méthodes permettant de les explorer, devenant l’un des pionniers du domaine.

Jacques Seylaz a été recruté par le CNRS en 1968 où il a gravi rapidement tous les échelons jusqu’à celui de Directeur de recherche de classe exceptionnelle en 1991. Il a siégé à la Section 26 « Physiologie » (1972-1976) puis à la Section 27 « Pharmacologie et thérapeutique expérimentale » (1983-1986) et à la Commission de Valorisation de la Recherche (VAR) dont il a été le Président. De 1995 à 2000, il fut Directeur scientifique adjoint du Département des sciences de la Vie, couvrant notamment la physiologie cellulaire et moléculaire, la pharmacologie, la bio-ingénierie et les thérapeutiques expérimentales.

Dès 1969, il a créé avec le Professeur Mamo une équipe de recherche associée au CNRS (ERA 361) dans le service de Neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière. En 1978, il fonde à la Faculté Lariboisière–Saint-Louis le Laboratoire de physiologie et pathophysiologie cérébrovasculaire (U182 Inserm/URA641 CNRS), qui deviendra par la suite un laboratoire propre du CNRS, le Laboratoire de recherches cérébrovasculaires (UPR 646 CNRS), qu’il dirigera jusqu’en 2002.

Ses travaux ont permis le développement de nouvelles méthodes d’exploration du cerveau, conduisant à des progrès majeurs dans la compréhension de l’hémodynamique cérébrale chez les sujets sains et en conditions pathologiques. Ses approches expérimentales sur modèles animaux ont notamment amélioré la compréhension des conséquences des accidents ischémiques sur le tissu cérébral. Dans les dernières années de la décennie 1990, il développe avec son équipe une approche innovante d’imagerie de fluorescence en microscopie confocale, permettant de visualiser la microcirculation sanguine dans les couches supérieures du cerveau. Cette avancée est reconnue internationalement et récompensée en 2006 par le prix Mihara au Japon. Sa contribution scientifique, allant du modèle animal à la clinique, est majeure, avec plus de 200 publications originales entre 1963 et 2013.

Jacques Seylaz a mis à profit sa reconnaissance scientifique pour structurer et animer son domaine de recherche. Il fit partie du comité scientifique de l’International Society of "Cerebral blood flow and metabolism", membre puis président de la Société française de circulation et métabolisme du cerveau.

Par ailleurs, il a consacré une partie de son activité scientifique à la recherche spatiale, en présidant de 1985 à 2000 le groupe Physiologie et Médecine du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES). Il fut également membre puis président de la commission de recherche en Physiologie gravitationnelle de l’International union of physiological sciences (1990-1993).

 Il fut un membre actif du Comité consultatif national d’éthique (CCNE,1990-1998).

À sa famille, à ses proches et à ses anciens collègues, le CNRS adresse ses pensées les plus sincères et sa reconnaissance.