BlueRemediomics : lancement d'un projet européen pour valoriser le vaste potentiel des ressources microbiennes marines

International Microbiologie

Lancé en décembre dernier, le nouveau projet de recherche européen BlueRemediomics a pour objectif de valoriser le potentiel inexploité des ressources microbiennes marines. Le microbiome marin est l'un des segments de la bioéconomie bleue qui connaît la croissance la plus rapide, et son étude est essentielle pour la découverte, la compréhension, la protection et l'utilisation de nos ressources océaniques. Ce projet permettra de développer de nouveaux outils et de nouvelles approches pour explorer les données du microbiome marin, en réunissant un consortium international d'experts qui travailleront à la découverte et à la production de produits, de processus et de services durables de forte valeur ajoutée basés sur le microbiome marin.

Le projet BlueRemediomics a pour ambition de cataloguer systématiquement les données du microbiome marin afin de faciliter le développement de technologies industrielles pour réduire les déchets, développer la réutilisation des produits et sous-produits naturels et améliorer les techniques d'aquaculture. Le projet vise simultanément à garantir un accès et un partage équitables des avantages tirés de tout nouveau produit, comme les nouveaux médicaments ou les produits cosméceutiques. Il permettra également de mesurer l’acceptabilité sociale des solutions biosourcées.

 « Les microbes marins ont évolué pour utiliser et recycler les ressources naturelles et artificielles qu'ils rencontrent dans leur environnement relativement pauvre en nutriments. Il peut s'agir d'une simple enzyme ou d'une série de processus impliquant différentes espèces », souligne le coordinateur du projet Rob Finn, chef de l'équipe Microbiome Informatics et PI de MGnify à l'EMBL-EBI.  « BlueRemediomics exploitera les données existantes pour aider à identifier ces processus et nous permettre de découvrir de nouvelles solutions biosourcées pour réduire les déchets ou pour la bioremédiation. »

L'un des principaux objectifs du projet est de faciliter la recherche de produits biologiques potentiels au travers d’une plateforme de biodécouverte, en libre accès, qui pourra intégrer des données du microbiome enrichies par des informations fonctionnelles. En parallèle, des approches innovantes pour l'isolation et la croissance de ces micro-organismes permettront une telle exploration.

« Les communautés microbiennes marines représentent un vaste trésor inexploité de bioressources qui ont le potentiel de renforcer l'économie bleue européenne », explique Chris Bowler, directeur de recherche CNRS à l’Institut de biologie de l'école normale supérieure (IBENS)1 , coordinateur du projet. « Par exemple, pour pratiquer l'aquaculture en toute sécurité, il est vital d'élargir notre compréhension des rôles joués par les microbes marins dans la santé des écosystèmes océaniques. Le projet BlueRemediomics établira un indice de santé du microbiome pour la surveillance des environnements marins, ce qui nous permettra de promouvoir des approches et des stratégies de microbiome sain dans l'aquaculture, conformément au principe « ne pas nuire de manière significative » ».

Le projet s'est vu attribuer 7,65 millions d'euros dans le cadre du dernier programme de financement de la recherche et de l'innovation Horizon Europe, auxquels s'ajoutent 1,54 million d'euros de financement de partenaires associés2  fournis par UK Research and Innovation (UKRI) et le Secrétariat d'État suisse à l'éducation, à la recherche et à l'innovation (SERI).

BlueRemediomics a été lancé le 1er décembre 2022 et durera quatre ans.

 

Contacts

Coordinateurs

  • Chris Bowler, CNRS : cbowler@biologie.ens.fr
  • Rob Finn, EMBL-EBI : rdf@ebi.ac.uk
  • 1CNRS, ENS PSL, Inserm
  • 2University College de Londres, Université de Cambridge, Université d'Aberdeen

Partenaires de BlueRemediomics

  1. Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) (Allemagne)
  2. Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) (France)
  3. Université de la Sorbonne (France)
  4. Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (France)
  5. Institut Français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) (France)
  6. Centre européen de ressources biologiques marines - Consortium européen pour les infrastructures de recherche (EMBRC - ERIC) (France)
  7. Stazione Zoologica Anton Dohrn (Italie)
  8. Ústav organické chemie a biochemie AV ČR (République tchèque)
  9. Norce Norwegian Research Centre AS (Norvège)
  10. Acondicionamiento Tarrasense Associacion (Espagne)
  11. Fondation Tara Ocean (France)
  12. Université de Western Cape (Afrique du Sud)
  13. ABS International (Belgique)
  14. ERINN Innovation (Irlande)
  15. Naicons SRL (Italie) 
  16. Latvijas Biomedicinas Petijumu un Studiju Centrs (Lettonie)
  17. Zilt (Belgique)
  18. Valagro SpA (Italie)
  19. Leroy Seafood Group ASA (Norvège)
  20. Eidgenössische Technische Hochschule Zürich (Suisse)
  21. University College London (Royaume-Uni)
  22. The Chancellors Masters and Scholars of the University of Cambridge (Royaume-Uni)
  23. Université d'Aberdeen (UK)