Bastien Gerby, sur la piste des cellules souches leucémiques dormantes
Depuis sa thèse, Bastien Gerby poursuit la même ambition : comprendre ce qui permet à certaines cellules leucémiques de résister aux traitements pour mieux prévenir les rechutes. Après un doctorat au CEA, il part pour un long séjour post-doctoral à Montréal, avant de rejoindre le CRCT en 2017 comme chargé de recherche CNRS.
Il y développe des approches expérimentales complémentaires pour étudier la leucémie aiguë lymphoblastique B, la forme la plus fréquente de cancer pédiatrique. Son équipe combine trois stratégies : des souris génétiquement modifiées pour exprimer des oncogènes humains, des xénogreffes de cellules leucémiques issues des patients et des modèles basés sur la modification de cellules issues de sang de cordon ombilical. Trois portes d’entrée pour comprendre les mécanismes de résistance et d’adaptation des cellules souches leucémiques.
Un résultat marquant de ses recherches a été d’étudier en détail un modèle murin reproduisant fidèlement les différentes étapes du développement de la leucémie B humaine. Ce modèle a permis d’identifier une population de cellules pré-leucémiques dormantes, capables d’échapper aux chimiothérapies et de régénérer la maladie à long terme. Une avancée majeure pour explorer les étapes silencieuses de la maladie, mimant ainsi les phénomènes de rechute.
Aujourd’hui, Bastien Gerby s’attaque à la prochaine étape : développer des traitements capables d’éliminer ces cellules résistantes. En collaboration avec des chimistes du CNRS, son équipe et lui mènent des criblages chimiques à haut débit. Le chercheur explore également des pistes d’immunothérapie ciblée. Une recherche exigeante, mais profondément collective, à l’image de la reconnaissance qu’il adresse à ses étudiants, aux ingénieurs et partenaires médicaux qui l’entourent : « Rien ne se fait seul, chaque avancée est un travail d’équipe ».