4 lauréats et lauréates issus des laboratoires de CNRS Biologie au concours d'innovation 2025
Cette année encore, les chercheurs et chercheuses entrepreneurs issus de CNRS Biologie se sont démarqués. Sur les 147 lauréats et lauréates des différents concours dédiés à l'innovation, 54 proviennent de laboratoires placés sous la tutelle du CNRS, dont 4 sont affiliés à CNRS Biologie.
Le Concours d’innovation, un dispositif d’État dans le cadre de France 2030, vise à stimuler la création d’entreprises à forte valeur technologique et issues des recherches de pointe françaises. Porté par l’ambition de favoriser la croissance économique tout en répondant aux défis sociétaux, ce concours rassemble des projets dans des domaines variés tels que l’énergie, le numérique, la santé, les biotechnologies, les agrotechnologies, les matériaux et les procédés industriels.
L’objectif est d'apporter un soutien de l'État à des projets innovants à différents stades de maturation, qu’ils soient portés par des entrepreneurs en devenir, des start-ups, ou des PME. En reconnaissance de leur excellence, les chercheurs entrepreneurs reçoivent des financements, un label, ainsi qu’une communication adaptée à leurs besoins. Le concours accompagne ainsi les entreprises innovantes dans toutes les étapes de leur développement à travers ses trois volets : i-PhD, i-Lab et i-Nov.
- i-PhD : valorise les démarches entrepreneuriales de jeunes chercheurs et chercheuses, entre la deuxième année de thèse et la troisième année après la soutenance, qui peuvent ainsi tester le potentiel applicatif de leurs projets..
- i-Lab : détecte et fait émerger des projets de création d’entreprises s’appuyant sur des technologies innovantes et veut favoriser le transfert des résultats de la recherche, en particulier publique, vers le monde socio-économique.
- i-Nov : sélectionne des projets d’innovation au potentiel particulièrement fort pour l’économie française et permet de cofinancer des projets de recherche, développement et innovation.
Grand prix i-PhD : Sandy PAYAN – MTBIOCARE
Institut biosciences et biotechnologie d’Aix-Marseille - BIAM
Le diagnostic précoce et ciblé des tumeurs solides reste un défi majeur, d’autant plus que les agents de contraste actuels, à base de gadolinium, présentent des risques de toxicité pour la santé et l’environnement. MTBiocare exploite une alternative innovante : les magnétosomes, de minuscules particules de fer produites naturellement par certaines bactéries.
En les modifiant et en les adaptant, l’équipe crée de nouveaux agents de contraste biologiques capables de se fixer spécifiquement sur les tumeurs. Cela permet d’obtenir des images IRM plus précises, tout en ouvrant la voie à des traitements renforcés, comme la radiothérapie ou la délivrance ciblée de médicaments.
Lauréat i-PhD : Typhaine BRUAL – Artemisia Greentech
Laboratoire Microbiologie, adaptation et pathogénie - MAP
La recherche génère 5,5 millions de tonnes de plastique par an. Artemisia Greentech veut réduire cet impact en développant des outils génétiques conçus avec deux fois moins de plastique que les méthodes classiques. Utilisés en bioproduction ou recherche pharmaceutique, ces outils sont livrés avec un écoscore certifié par la Commission européenne, aidant les laboratoires à réduire leur empreinte environnementale par des achats responsables. Ce projet soutient une science plus durable, en phase avec les normes écologiques
Lauréat i-Lab : ARN TITAN – Serendip Innovation – Alexandre HILL
Une biotechnologie issue des plantes aide Serendip à relever les défis de stabilisation et de vectorisation des molécules de ses partenaires pharma pour améliorer la tolérance et l’efficacité de leurs produits.
Grâce à des accords de co-développement et de licence avec des sociétés de biotechnologie et biopharmaceutiques, Serendip Innovations exploite une biotechnologie végétale et son système d’expression en plantes pour résoudre des défis fréquents liés aux biomolécules : faible demi-vie, manque de ciblage, immunogénicité ou difficultés de production et de conservation. Pour les territoires couverts par ses brevets, notamment en Europe et aux États-Unis, Serendip détient les droits exclusifs d’exploitation de sa technologie.
Sous licence, l’entreprise met aujourd’hui sa plateforme à disposition de tous les acteurs de la santé humaine et animale développant des produits pharmaceutiques à base de protéines ou de peptides. Sa versatilité et ses performances — en production, stabilité et ciblage — ont été démontrées en associant son vecteur non viral à diverses protéines et peptides.
Au-delà des atouts techniques et économiques de sa technologie, la production en plantes génère un impact environnemental positif et répond aux exigences d’éco-conception des futurs produits pharmaceutiques.
Projet « ARN TITAN » et problème à résoudre :
Malgré leur potentiel, les molécules d’ARN demeurent peu stables dans les nanoparticules lipidiques — de quelques heures à température ambiante à quelques semaines au réfrigérateur —, sont insuffisamment dirigées vers les cellules cibles et restent très coûteuses à produire, ce qui limite leur utilisation, notamment pour les vaccins. L’industrie pharmaceutique recherche activement des solutions, car l’ARN, rendu populaire grâce aux vaccins anti-Covid, permet de produire directement dans l’organisme des protéines ou peptides à visée thérapeutique.
Le projet « ARN TITAN » ambitionne de proposer une alternative abordable de vectorisation aux nanoparticules lipidiques. L’équipe ayant déjà prouvé la capacité de ses vecteurs à encapsuler l’ARN, des études de stabilité, de biodistribution et d’efficacité seront menées pour répondre à un enjeu pharmaceutique majeur : rendre les vaccins à ARN accessibles à tous, stables à température ambiante et hautement efficaces. L’objectif est de protéger à la fois des populations saines contre les maladies infectieuses émergentes (vaccins prophylactiques) et certains patients atteints de cancer contre les rechutes (vaccins thérapeutique)
Lauréat i-Lab : Saxol – Philippe BORDEAU
Saxol développe de nouveaux composés neuroprotecteurs afin de prévenir l’apparition de neuropathies périphériques, un besoin médical encore insatisfait.
Les neuropathies périphériques, maladie qui affecte les fibres nerveuses, touchent entre 1-7% de la population mondiale et résultent de multiples facteurs tels que le vieillissement, le diabète ou les effets secondaires des chimiothérapies, d’immunothérapies. Les options thérapeutiques disponibles sont palliatives, à base d’antidouleurs, d’antiépileptiques et/ou d’antidépresseurs et sont inefficaces. Il n’y a pas de traitement approuvé par l’EMA ni par la FDA.
Saxol, managé par une équipe expérimentée, développe des composés neuroprotecteurs brevetés. Carba1, notre composé tête de série d’une nouvelle classe de médicaments, découvert par l’équipe du Dr Lafanechère du CNRS est une véritable innovation de rupture. Carba1 redéfinit la prise en charge des malades et répond à un besoin médical insatisfait. Grâce à son mode d’action inédit et first-in-class, Carba1, protecteur neuronal se positionne comme un véritable « game changer », marquant une révolution dans la gestion de ces pathologies passant du palliatif au préventif. Il permettra une meilleure observance des traitements et une maximisation de leurs efficacités
Nous ciblons en premier les Neuropathies Périphériques Chimio-Induites, répondant ainsi à un besoin médical encore insatisfait important avant d’ouvrir l’usage à d’autres indications