Leandro Quadrana
La recherche de Leandro Quadrana combine des approches de génétique moléculaire, de génomique des populations et de biologie computationnelle pour comprendre comment les éléments transposables façonnent les génomes et l’adaptation des organismes. Après une thèse (2008-2013) réalisée à l’Université de Buenos Aires, il rejoint l’équipe de Vincent Colot à l’Institut de biologie de l’École normale supérieure à Paris comme chercheur post-doctoral, où il étudie le contrôle épigénétique des éléments transposables. Recruté au CNRS en tant que chargé de recherche en 2017, il crée et dirige depuis 2021 l’équipe « Génomique et épigénomique des plantes » au sein de l’Institut de sciences des plantes de Paris-Saclay - IPS2 (CNRS/Université Paris-Saclay). Grâce au programme Momentum du CNRS et une ERC Starting Grant, son équipe a mis en place des approches expérimentales et bio-informatiques pour suivre l’activité des éléments transposables dans des populations entières de plantes et en réponse aux changements environnementaux. Ses travaux ont été récompensés par la médaille de bronze du CNRS en 2021 et ont contribué à positionner son équipe comme un acteur majeur de l’étude des « gènes sauteurs » chez les plantes.
Interplays and evolutionary dynamics of transposable elements and host proteins - HosTEome
Les éléments transposables (ET), parfois appelés « gènes sauteurs », sont des séquences d’ADN capables de changer de position et de se multiplier dans le génome. Longtemps considérés comme de l‘ « ADN poubelle », ils sont aujourd’hui reconnus comme des moteurs essentiels de l’évolution, et ils occupent une part importante des génomes de la plupart des organismes ; leur mobilisation peut créer des mutations nouvelles à fort effet. Jusqu’à présent, la recherche s’est surtout concentrée sur la « gymnastique » de leur mobilisation, leurs impacts et les mécanismes épigénétiques qui les maintiennent sous contrôle. Pourtant, les ET ne sont pas de simples séquences répétées : ils codent des protéines spécialisées qui catalysent leur déplacement et interagissent avec l’environnement cellulaire. La nature de ces interactions et leur impact sur la capacité des ET à se propager restent largement méconnues. HosTEome vise à mieux comprendre comment les protéines des ET et celles de leurs hôtes s’influencent mutuellement et comment ces relations contribuent, à long terme, à façonner la structure et l’évolution des génomes. Pour cela, le projet mobilisera des approches de protéomique, d’interactomique, d’épigénomique, de bioinformatique et de génomique guidée par l’intelligence artificielle, afin d’explorer ces interactions et leur diversification à grande échelle au cours de l’évolution des eucaryotes.