Recherche durable : quand l’union fait la force
Le collectif « IBCP & Cié : Conscience et initiatives écologiques », composé d’agents du CNRS et de l’Université Claude Bernard Lyon 1, agit pour réduire l’empreinte carbone de la recherche scientifique sur le site de l’Institut de biologie et chimie des protéines (IBCP)1 . Leur action est récompensée par le Cristal collectif du CNRS.
- 1Unité CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1
En juin 2019, six agents du CNRS et de l’Université Claude Bernard Lyon 1 créent le groupe « IBCP & Cié : Conscience et initiatives écologiques » pour réduire l’impact environnemental de leurs recherches. C’est le début du projet VERT (Vers une empreinte écologique réduite de nos travaux de recherche). Entièrement volontaire, la démarche vise à permettre à chacun d’agir à son échelle, sans faire peser la transition sur les seuls comportements individuels.
Tout part de discussions de couloir et d’un constat partagé : le site de 5 000 m2 de l’IBCP, qui réunit plus de 200 agents, produit trop de déchets. Le collectif crée d’abord des filières de tri spécifiques, notamment pour le polystyrène et les plastiques. Puis vient le diagnostic : avec l’outil GES 1point5, l’équipe découvre que plus de 70 % des émissions proviennent des achats. Émerge alors l’idée d’un magasin écoresponsable commun aux quatre unités locales pour homogénéiser les références et organiser des commandes groupées synonymes d’économies financières et de CO2. Ce chantier de longue haleine verra le jour en 2025. « Cette action a aidé à faire bouger les lignes à plus grande échelle auprès de nos tutelles qui ont un poids sur les fournisseurs », souligne le collectif qui s’inscrit désormais dans la stratégie développement durable du CNRS.
Globalement, chaque enjeu identifié trouve une réponse collective. Trop de doublons en paillasse ? Des outils permettent de mutualiser les produits chimiques. Forte consommation d’eau ? Des aménagements et des changements de pratiques d’autoclavage permettent une réduction de 30 %. Bâtiment énergivore ? Des financements du CNRS permettent de rénover l’infrastructure, d’installer une Gestion technique centralisée (GTC) et de réduire de 20 % la consommation électrique. Coté mobilité, le groupe met en place une politique vélo qui leur vaut la médaille d’or « Employeur ProVélo » en 2022, une première pour un établissement public ou privé de moins de 250 agents.
Avant-gardistes dans ses pratiques, le collectif fait figure de modèle national. Et six ans après, la dynamique reste intacte, voire renforcée. « Rien de tout cela n’aurait été possible sans le collectif. Mais nous ne nous reposons pas sur nos lauriers : cette démarche environnementale est un travail constant de sensibilisation, formation et de communication », résume l’équipe. Elle agit en ce sens sur des pratiques du quotidien : achats de consommables fabriqués en France, incitation à utiliser de la verrerie plutôt que du plastique à usage unique, optimisation des consommables à la paillasse, etc.
Prochain chantier ? Les missions, dont l’impact reste parfois tabou. De quoi poursuivre l’amélioration d’un bilan déjà parlant : le site est passé de 6,6 à 5,8 tonnes équivalent CO₂ par agent. La preuve que la sobriété n’est pas un frein à l’excellence scientifique.