Alexandra Colin, exploratrice des dynamiques du vivant

Distinctions Biologie cellulaire

Alexandra Colin, chargée de recherche CNRS au Laboratoire de physiologie cellulaire et végétale (LPCV)1 , étudie l’organisation dynamique du cytosquelette d’actine à l’aide de systèmes biomimétiques. Elle est récompensée par la médaille de bronze du CNRS.

  • 1Unité CEA/CNRS/Inrae/Université Grenoble Alpes

Au quotidien, Alexandra Colin bâtit une science réduite à l’essentiel. Une démarche interdisciplinaire ayant en toile de fond une question vertigineuse : à partir de quand un système devient vivant ? Cette fascination la saisit dès le lycée. Elle entame donc des études de biologie ouvertes sur les autres sciences, puis oscille entre biologie et chimie à l’ENS, avant d’opter pour une thèse à la frontière des deux. Elle y découvre le cytosquelette, ce réseau de protéines du cytoplasme impliqué dans l’auto-organisation du vivant.

Alexandra Colin s’en éloigne le temps d’un post-doctorat, avant d’y revenir au sein du LPCV à Grenoble. Recrutée au CNRS en 2023, elle y étudie le cytosquelette d’actine impliqué aussi bien dans la forme que le déplacement des cellules. Elle s’appuie pour cela sur des systèmes reconstitués : des modèles de la taille d’une cellule dans lesquels quelques protéines sont assemblées pour observer l’émergence de structures dynamiques. Combien de composants sont nécessaires pour qu’un réseau d’actine se forme, se maintienne, se renouvelle ? Autant de questions auxquelles Alexandra Colin s’attelle. Elle précise : « Nous avons démontré un vieillissement des protéines, vraisemblablement dû à leur oxydation. En cellule, ce phénomène est sans doute caché par la complexité cellulaire »Avec son équipe, elle découvre aussi le rôle indispensable du recyclage pour assurer la coexistence des structures intracellulaires qui se partagent l’actine pour remplir leurs fonctions.

Les systèmes reconstitués permettent de simplifier pour mieux comprendre la complexité
Alexandra Colin, chargée de recherche CNRS

Dans le projet ANR SCALING1  qu’elle coordonne, Alexandra Colin explore désormais la façon dont la taille d’une cellule influence l’organisation du cytosquelette. L’objectif : faire converger systèmes biomimétiques et études cellulaires pour mieux comprendre comment les architectures du vivant s’ajustent à leur environnement. Une recherche fondamentale qui apportera de nouvelles bases de connaissances au processus de changement de taille des cellules, notamment observé lors du vieillissement ou dans certaines pathologies.

  • 1Mise à l'échelle des architectures d'actine – SCALING
J’ai conscience que faire de la bonne science, c’est aussi former les générations futures à la rigueur et à la curiosité
Alexandra Colin, chargée de recherche CNRS