SQUIRREL : pour en finir avec les images à la noix !
La microscopie de super-résolution permet d’observer l’architecture cellulaire jusqu’à des détails de quelques dizaines de nanomètres, mais il est parfois difficile au chercheur intéressé par ces techniques d’évaluer précisément la qualité des images obtenues. Pour répondre à ce besoin, les équipes de Christophe Leterrier à Marseille, Ricardo Henriques et Jason Mercer à Londres ont développé et validé une approche appelée SQUIRREL. Implémenté sous forme de logiciel libre, cet algorithme a fait l’objet d’un article publié le 19 février 2018 dans la revue Nature Methods. SQUIRREL ouvre la voie à la mise au point de microscopes intelligents adaptant leur fonctionnement pour optimiser les images acquises.
Inventée il y a un peu plus de dix ans, la microscopie de super-résolution est une révolution méthodologique pour les sciences du vivant. Cette avancée majeure, couronnée du prix Nobel de Chimie en 2014, permet l'observation directe des composants cellulaires et de leur comportement à une échelle nanométrique. Cependant, l'obtention d'images de qualité nécessite des conditions optimales de préparation d'échantillon, d'acquisition d'images et de traitement des données. L'absence de procédure simple pour diagnostiquer et identifier les sources d'une qualité d'image insuffisante sont un frein à la large adoption de la microscopie super-résolutive par la communauté des chercheurs en biologie.
Pour résoudre ce problème, des scientifiques du MRC Laboratory for Molecular Cell Biology (LMCB) à l'University College de Londre, du Francis Crick Institute, et de l'Institut de NeuroPhysiopathologie de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université) ont développé une approche originale appelée SQUIRREL (Super-resolution QUantitative Image Rating and Reporting of Error Locations, soit Évaluation quantitative des images de super-résolution et localisation des erreurs). SQUIRREL est capable de déterminer la qualité des images de super-résolution acquises par tous types de microscope, et de mettre en évidence la présence d'artefacts optiques. Grâce à cette évaluation, SQUIRREL permet aux chercheurs d'optimiser leurs images en identifiant la source de ces artefacts. Ceci ouvre la voie à la mise au point de microscopes intelligents pourvu de modules SQUIRREL permettant de déterminer les conditions optimales d'imagerie et de les adapter en temps réel chaque échantillon.


© Siân Culley, Ricardo Henriques, Christophe Leterrier
Pour en savoir plus
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Quantitative mapping and minimization of super-resolution optical imaging artifacts.
Nat Methods. 2018 Feb 19. doi: 10.1038/nmeth.4605. [Epub ahead of print]
Culley S, Albrecht D, Jacobs C, Pereira PM, Leterrier C, Mercer J, Henriques R.