Hommage à Anne-Marie Lescure-Vernotte

Hommages

Nous avons appris avec une grande tristesse le décès de notre collègue Anne-Marie Lescure-Vernotte survenu le 30 novembre 2019, à l’âge de 83 ans, à St Ouen l'Aumône. Elle a été inhumée le 10 décembre au cimetière de Chambon-sur-Voueize, son berceau familial, dans la Creuse.

Après des études supérieures à la Faculté des Sciences de Paris-La Sorbonne, elle a préparé une thèse de 3e cycle portant sur la mise à fleurs de la sauge officinale au Laboratoire du Phytotron à Gif-sur-Yvette, sous la direction du Professeur Pierre Chouard. Recrutée au CNRS en 1964, elle a rejoint l’équipe de Claude Péaud-Lenoël, au laboratoire de Photosynthèse dirigé par le Professeur Alexis Moyse. Elle y a préparé une thèse de Doctorat d’Etat sur l’étude de la différenciation cellulaire chez les végétaux par des approches de mutagénèse somatique ; thèse soutenue en 1970 à l'Université d'Orsay Paris XI.

En 1972, elle a rejoint le Laboratoire de Biochimie Fonctionnelle des Plantes à la Faculté des Sciences de Marseille-Luminy puis est partie deux ans aux Etats-Unis avec un financement de la NSF, dans le laboratoire de Philip Filner, à East Lansing, pour étudier les propriétés physico-chimiques de la tubuline de cellules de tabac en culture et contribuer à la purification de cette protéine. De retour à Marseille, elle s’est intéressée  au rôle des cytokinines comme effecteur de la différenciation chloroplastique et devient directrice de recherche en 1975. Elle a poursuivi ce travail après sa mobilité sur Grenoble où elle a rejoint le Laboratoire de Physiologie Cellulaire Végétale dirigé par Régis Mache). Elle a ensuite participé à des recherches sur la biogénèse des ribosomes plastidiaux puis à l’étude de la régulation de la biosynthèse de la ferritine plastidiale en réponse au fer. Ces travaux l’amènent à s’intéresser aux interactions entre Pi et Fe et à la mobilisation des réserves phosphatées (phytine) au cours de la germination du maïs.

En 1993, elle a rejoint l'INRA, à Versailles, et a participé aux côtés de Michel Caboche à la création du laboratoire Biologie des Semences (INRA-INAPG) dont elle a été la co-directrice. Dans ce contexte, elle a poursuivi ses travaux sur la phytase de maïs ce qui l’a amenée à développer une collaboration avec Biogemma. Elle a travaillé au LBS jusqu'en 2001, année à laquelle elle a pris sa retraite.

De 1976 à 1980, Anne Marie Lescure a été membre de la section 27 (Biologie et Physiologie végétales) du comité national du CNRS

Anne-Marie laisse à tous ceux qui ont travaillé avec elle, le souvenir de ses grandes compétences et d’une grande rigueur et intégrité scientifiques, d'une disponibilité de chaque instant, d'une modestie élégante, d'un sens critique bienveillant et d'une bonne humeur communicative.