[Alerte presse] Faire le premier pas, comment ça marche ?

Comment passe-t-on de la station debout à la marche ? Une équipe de chercheurs de l’Institut de neurosciences de la Timone (CNRS/Aix-Marseille Université) 1  vient de montrer l’importance des motoneurones de la moelle épinière dans cette transition. Ces neurones avaient longtemps été considérés comme un simple relai d’information entre un centre « générateur du patron locomoteur », qui imprime son rythme à la marche, et les muscles impliqués dans cette activité. En réalité, leur rôle est central puisqu’ils permettent d’amplifier nos premiers pas. Les chercheurs ont notamment identifié un canal à ions potassium dont la fermeture progressive augmente l’activité électrique de ces neurones, et donc la contraction des muscles. Ils vont maintenant se pencher sur le rôle éventuel de ce mécanisme dans la spasticité, un trouble locomoteur caractérisé par l’hyperexcitabilité des motoneurones et des contractions incontrôlées des muscles à la suite d’une lésion de la moelle épinière.

Image retirée.
Figure : Nul besoin d’avoir la tête sur les épaules pour marcher ! La moelle épinière contient un réseau de neurones nommé le « générateur de patron locomoteur », composé de cellules « pacemaker », capable de produire par elle-même une marche automatique qui se résume en une activité rythmique et alternée des membres. Ce générateur transmet la commande locomotrice aux motoneurones de la moelle épinière (1), qui la communiquent à nos muscles pour initier la marche. Ces motoneurones sont plus qu’un simple relai : grâce à la fermeture progressive de ses canaux potassiques Kv1.2 (2), ils amplifient le signal électrique en provenance du générateur du patron locomoteur (3), et donc la stimulation des muscles (4).
© Frédéric Brocard
 

En savoir plus

 

  • 1en étroite collaboration avec le Centre de neurophysique, physiologie, pathologie (CNRS/Université Paris Descartes), l’Université de Cornell (Etats-Unis) et l’Institut de Bogomoletz à Kiev (Ukraine).

Contact

Frédéric Brocard
Directeur de Recherche CNRS